Harmoliège propose sa 9° édition ces 3, 4 et 5 octobre avec, en tête d'affiche le canadien Carlos del
Junco
Il devait aller de soi que "little gene", harmoniciste en vue, figure de proue de l'harmo belge en refasse
partie avec l'une de ses nombreuses formations. L'équipe avec laquelle elle fit ce samedi un parcours
sans faute était les fédéraux Excellos qui semblent avoir enclenché leur vitesse de croisière : à l'aise
dans les jump, boogie, voire dans les envolées jazzy, ce petit monde a fait déménager le son du Centre
Culturel de Chênée. Pas vraiment le public, malheureusement, dans le sens où il était un peu
clairsemé, hélàs.
Vous aurez déjà eu l'occasion de voir que les Excellos qui tournent bien ont été chroniqués sur ce site.
A voir, à revoir, à entendre !
Je n'ai pas attendu mon reste pour me rendre à quelques encablures de là, dans ce qui m'a paru un
inaccessible lieu, connu de personne dans les parages : la Maison du Peuple de Montegnée qui invitait
du beau linge ce même soir !
La salle avec tables/repas/réservations/spectateurs-assis-statiques dans la fosse et balcon
passablement distant pour les autres, assis aussi avec vue un peu difficile et lointaine fait salle des
fêtes un rien vieillotte. Qu'à cela ne tienne : sur la vaste scène, une batterie juchée sur l'estrade, une
contrebasse et un piano noir 1/4 queue. Le présentateur en costard salue avec l'accent local. On se dit
que c'est plutôt malbarre pour une soirée rock, mais d'emblée, le bonhomme rappelle que cette même
salle a accueilli... rien moins que Wanda Jackson ; il embraye en citant Memphis, les studios Sun, là où
Chris Watson, pianiste du support act a enregistré son denier cd.. Tout cela rassure et redonne l'envie !
Arrive Chris Watson suivi de ses deux comparses. Il démarre, on sent de suite que Jerry Lee ne sera
jamais très loin. Chris Watson n'est malheureusement pas un grand chanteur (il le confirmera par la
relative pauvreté des voix qu'il doublera occasionnellement en deuxième partie). Manque de bol, son
entertainment se révèle aussi un peu juste, limite balourd et parfois dispensable... Soit, les points un
rien "négatifs" lâchés, on se rend compte que l'homme est bon pianiste, qu'il maîtrise le piano rock, se
démerde plutôt solide dans le rythme, boogie, honky tonk...
Il égrène des standards archi connus ("I forgot to remember to forger", "matchbox" par exemple ),
courts, enlevés, ce qui sied au genre.
Après cette entrée, on nous annonce rien moins que Monsieur Sleepy LaBeef ! Tout un programme !
Un monument ! Une voix ! Une voix surtout ! Et... quelle voix !
Grande carcasse sous le chapeau, ce géant aux allures lointaines d'un Monsieur Hulot bien robuste
s'avance. Il sera accompagné par le trio de première partie. La gratte branchée dans le Fender juste un
rien trop aigu pour sonner comme il faut, colle ses lèvres au micro et le juke-box démarre sec sur un
medley "maison" ou, plus exactement "cathédrale", tant sa voix est forte, impressionnante ! Ensuite, le
baryton nous propose quelques mots sur son "tore up" né en 1956 déjà. Sleepy dépasse déjà les 70
balais quand même ! Et, puisqu'on en parle, on le balance : le légendaire "tore up" sort du coffre. Et,
quel coffre !... La suite sera encore une sorte de grand medley : les morceaux seront aussi plutôt courts
et les interruptions quasi nulles.
The "human Juke Box" fait déferler en vrac "boogie woogie country girl", "corine corina", "cc rider", "big
boss man", "boom boom", le superbe et sympathique "my toot toot", "gunslinger", "jambalaya"
évidemment !, "me & bobby mc gee", "amazing grace", et bien d'autres petites perles, flot de country,
rock, boogie, balades, hillbilly, rockabilly portées très cool mais énergiques par cette voix puissante qui
vous colle au mur et transporte véritablement. S'il y avait ce soir une chose à faire, c'était bien
d'entendre, d'écouter, de déguster cette voix-là. Elle n'a rien perdu de sa générosité avec les années se
posant sur les épaules du balèse rockabillyman.
D'entrée, il nous avait cité quelques sources et références : Elvis, bien sûr, Sister Rosetta Tharpe, Kris
Kristofferson, Hank Williams,... qui dit mieux ?
bull
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